La neutralité Suisse, l'art de la prospérité

La neutralité Suisse, l'art de la prospérité

S2 E2: En 1939, dépendant en grande partie de ses importations, notamment du charbon allemand, la Suisse s’efforce de maintenir des liens avec l'ensemble de ses partenaires, tout en essayant de préserver sa traditionnelle neutralité. Lorsque Hitler gagne la guerre à l'Ouest, la Confédération se retrouve encerclée, son armée, mobilisée. Mais, dans le même temps, ses banques acceptent de blanchir l'or volé par les nazis dans les pays occupés, son industrie tourne à plein régime pour fournir à la Wehrmacht armes et équipements. Les filiales de ses entreprises installées en Allemagne s'engagent sans remords dans l'effort de guerre du IIIe Reich. La petite république durcit aussi les conditions d'accueil des réfugiés, notamment des juifs qu’elle refoule par milliers, tandis que les bons offices humanitaires du comité international de la Croix-Rouge viennent donner le change et redorer le blason helvétique. Toutefois, en 1942, lors de l'entrée en guerre des États-Unis, les relations entre Berne et Berlin sont montrées du doigt. D'autant que cette complaisance ne tarde pas à se muer en compromission via la signature d’un prêt bancaire à taux zéro avec l’Allemagne, qui s’élèvera à la fin de la guerre à près d’un milliard de francs suisses. Mais les pressions n'y changent rien et la Suisse maintient une ligne qui privilégie sa prospérité économique, entendue comme la meilleure garantie de sa neutralité. Il faudra attendre 2002 pour que les archives des banques et des grandes entreprises révèlent la manière dont elle a favorisé la  puissance nazie.