Arts du mythe

Kodiak est une grande île au large de la côte méridionale de l’Alaska. Elle fait partie de l’archipel des îles Aléoutiennes qui forment une frontière naturelle entre l’Océan Pacifique et la Mer de Béring. Les habitants de Kodiak se nomment aujourd’hui : Alutiiq. Ils font partie du groupe Eskimo, de la famille linguistique des Yupik - Inuit. Depuis 6000 ans, l’occupation de la région est continue. L’île de Kodiak fut le centre de la colonisation russe dans le Nouveau Monde. Cette colonisation, comme l’Espagnole, l’Anglaise et la Française, fut associée à la violence, au mensonge et à l’exploitation des indigènes qui étaient de grands chasseurs de mammifères marins. La chasse en mer, en particulier celle de la loutre, fut fort lucrative grâce au savoir faire des Eskimo et à la grande mobilité des flottilles de kayaks.

Dans la collection Arts du Mythe consacrée aux arts dits « premiers », un nouvel épisode, conçu et produit en partenariat avec le Musée du Quai Branly. D’une taille humaine (1,65m), elle est en fer martelé avec quelques éléments de bois. Gou est une divinité duelle car elle permet la fabrication d’instruments qui peuvent anéantir la vie : couteaux, lances, sabres… et aussi ceux qui produiront de quoi nourrir les hommes : hameçons, bêches, houes, etc.

Les Mnong Gar vivent sur les hauts plateaux du Viêt-nam. L’anthropologue Georges Condominas a vécu dans un de leurs villages entre 1948 et 1950. Il a rapporté, entre autres objets, un piquet de jarre aujourd’hui conservé au musée du quai Branly. Piquet et jarre sont indispensables à l’accomplissement du sacrifice du buffle, un rituel majeur en Asie du Sud-Est.

Outre sa fonction symbolique, la flèche faîtière possède également une fonction politique. Elle est la propriété d’un chef et marque son pouvoir sur ses sujets. Une dimension qui lui a valu d’être adoptée à l’unanimité par les indépendantistes kanak pour figurer sur leur drapeau dès 1984.

Exploitant de nombreux extraits de films et le savoir merveilleusement raconté de Germaine Dieterlen, Jean Rouch, Denise Paulme et Geneviève Calame-Griaule, ce documentaire fait la synthèse de ce que l'on sait aujourd'hui sur les Dogons. Leur statuaire, leur cosmogonie, leurs rituels ont traversé, pour arriver jusqu'à nous, plus de deux mille ans d'histoire orale. Le sigui en particulier : cette cérémonie rituelle a lieu tous les soixante ans et raconte l'histoire de la création du monde selon les Dogons. Son rythme est déterminé par l'évolution d'un satellite de Sirius, de nos jours invisible à l'oeil nu mais que les Dogons semblent capables d'observer. Comment ? On l'ignore. Chaque sigui a un thème ; il en faut quatre, aux dires des Dogons, pour comprendre dans sa totalité le sens de ce rituel fascinant. Griaule, le véritable découvreur des Dogons, a recueilli en 1931 les premières informations sur le sigui de 1907. Jean Rouch et Germaine Dieterlen l'ont filmé pour la première fois en 1967. Une autre génération de chercheurs filmera celui de 2027, une autre celui de 2087, et une autre encore celui de 2147. Le cycle sera alors complet et l'on pourra peut-être comprendre la cosmogonie dogon. En attendant, ce fascinant mystère a généré des vocations dans tous les secteurs de l'ethnologie...

Un personnage d'une quinzaine de centimètres aux yeux cernés de rouge, la tête penchée sur le côté, sculpté dans un jade d'un vert profond : nous voici tout d'un coup au coeur de la culture maori, en Nouvelle-Zélande. L'objet est un hei tiki : hei signifie pendentif et le tiki est une représentation humaine mythique, généralement d'un ancêtre. Chaque pendentif porte un nom, témoigne d'une histoire, d'une personnalité. Mais celui qui est au centre de ce film, rapporté en Europe par des navigateurs, a perdu la mémoire... À travers les regards affûtés d'un sculpteur, d'une historienne, de conservateurs de musée, d'une artiste contemporaine et d'un chef de la tribu des Ngai Tahu, "Arts du mythe" éclaire pour nous une culture complexe et très vivante.