Ces Femmes qui ont fait l‘Histoire

La dernière pharaonne d’Égypte, personnage de légende, est aujourd’hui considérée comme la femme de rêve de l’Antiquité. À Rome pourtant on la traite à l’époque de « putain de la vallée du Nil ». Mais Cléopâtre ne se laisse jamais reléguer au second rang par son père ou ses frères du clan ptolémaïque. Elle est à la fois émancipée, intelligente, sans scrupules et avide de pouvoir. Pour obtenir le trône et l’indépendance de son pays, elle est prête à mettre tous les moyens en œuvre, et même l’art de la séduction. D’ailleurs, Jules César et Marc Antoine succomberont à ses charmes. Ce n’est que lorsque la montée de l’empereur Octave menace de provoquer sa chute que la reine du Nil décide de se suicider. Selon la légende, Cléopâtre est enterrée dans un lieu secret, « d’une manière digne et royale ». Cet endroit reste encore inconnu aujourd’hui. Un autre mystère qui nourrit le « mythe de Cléopâtre ».

La France est à feu et à sang, les Anglais sont en possession de grandes parties du royaume. Les hommes au pouvoir se révèlent incapables de défendre leur patrie. Puis, une jeune fille toute simple revêt l’armure et se lance dans la bataille, investie selon elle d’une mission divine. « Pour la France, pour la foi, pour le roi », tel est le légendaire appel au combat que lance la « Pucelle d’Orléans » courageuse et déterminée à mener l’armée française de victoire en victoire. Elle aide à la libération de son pays et, une fois à bout de forces, elle en paye le prix fort. Jeanne d’Arc a humilié les hommes, se mettant en travers du chemin de certains, et c’est la raison pour laquelle elle a été accusée d’hérésie. La sorcellerie et le fait de porter des vêtements d’hommes, considéré à l’époque comme un sacrilège, sont les chefs d’accusation retenus pour justifier son exécution. Le 30 mai 1431, Jeanne d’Arc est brûlée vivante. C’est l’histoire d’une femme courageuse confrontée à son destin parce qu’elle a osé, à son époque, bousculer l’ordre établi.

Désignée comme la « Reine vierge » dans les livres d’histoire, Élisabeth I compte pourtant un nombre impressionnant d’amants. Mais elle est toujours restée fidèle à sa devise : « Je peux pardonner tout ce qu’un homme me fait endurer, mais je ne peux pardonner à quiconque nuit à l’Angleterre. » Respectant ce principe, elle signe l’arrêt de mort de son amant accusé de haute trahison. Élisabeth I règne pendant 45 ans, célibataire et sans enfants, à la tête de l’empire, à une époque où les femmes sont perçues comme des êtres faibles aux yeux du monde. La « bâtarde » d’Henri VIII monte sur le trône, envoie sa plus grande rivale Marie Stuart sur l’échafaud et déclare la guerre à la pauvreté dans son pays. Sous son règne, l’Angleterre devient une des plus grandes puissances navales, le commerce, la culture et les arts fleurissent. Les jalons sont posés pour la future puissance mondiale de l’Empire.

Tout commence comme le conte de fées de Cendrillon : une petite princesse allemande épouse le prétendant au trône russe. Mais pour la jeune femme qui arrive pleine d’espoirs à la cour du tsar, le conte prend fin dès la nuit de noces. Son époux Pierre préfère s’enivrer avec ses amis et laquais plutôt que de passer la nuit avec sa belle compagne. Catherine se vengera de Pierre pour cet affront et pour tous les autres, en fomentant un coup d’État. Encore aujourd’hui, nul ne sait si elle est responsable de la mort de Pierre III. Monarque absolue, Catherine dirige la Russie pendant 34 ans et en fait une nouvelle puissance. Selon les rumeurs, la tsarine a de nombreuses affaires et un appétit sexuel quasi intarissable. Mais la Grande Catherine est loin d’être un personnage à la merci des hommes. Intelligente, lettrée, douée en politique, elle est également une grande admiratrice de Voltaire. Sous son règne, elle transforme la cour de Saint-Pétersbourg en un centre de la culture, l’ordre qu’elle établit pour l’administration russe est exemplaire pour l’époque.

Déjà de son vivant, Louise de Prusse est vénérée telle une sainte. Jeune, belle, gracieuse et plutôt désinvolte dans ses manières, elle contribue à la forte popularité de la famille royale prussienne. Elle apporte une touche de féminité à l’État des Hohenzollern. Elle veut conquérir « l’amour des sujets sans passer par la contrainte ». Néanmoins, on ne peut parler d’une « reine du peuple », elle est en effet bien trop attachée à son rang. La vie à la cour prussienne lui demande une grande capacité d’adaptation. Elle écrit que « jamais, elle ne peut laisser entrevoir un changement d’humeur ». Elle met son charme et son intelligence au service de son mari, le roi Frédéric Guillaume III, en lui offrant dix enfants. Elle entre en politique en 1806, dans le cadre des guerres napoléoniennes. « La violence contre la violence, c’est à mon avis la seule chose... », lance-t-elle à son mari pour qu’il s’engage contre le conquérant. L’empereur français l’accuse elle, et non pas son mari, de bellicisme. L’armée prussienne essuie une défaite cuisante. Lors de négociations légendaires avec le « monstre », Napoléon, la jeune monarque essaye d’obtenir des conditions moins lourdes pour la Prusse. Mais même si l’empereur est impressionné par la beauté de cette négociatrice, il ne fait aucune concession concrète. Louise a soutenu les réformateurs prussiens, s’est engagée en politique, ce que le roi, considéré comme désengagé, a plus tard nié. Après sa mort à l’âge de 34 ans, Louise est devenue une figure emblématique de la nation allemande en plein éveil, voire le symbole d’une guerrière germanique en lutte contre la France pour l’unité des Allemands.

Elle a 21 ans lorsque les nazis l’envoient à l’échafaud. Son crime ? Avoir eu le courage de s’opposer à l’injustice et avoir dénoncé publiquement les atrocités du régime. Sophie Scholl est arrêtée avec son frère le 18 février 1943 après avoir distribué des tracts à l’université de Munich. Juste après la catastrophe de Stalingrad, le régime nazi s’efforce de tuer dans l’œuf toute tentative de résistance. L’humeur au sein de la population allemande menace de s’effondrer dans la 4e année de guerre. L’enthousiasme de la première heure et la certitude de remporter la victoire ont disparu. Sophie Scholl s’est laissé éblouir au début par la dictature et a même intégré bénévolement les Jeunesses hitlériennes. Mais la jeune femme ne fait pas partie de ces millions de personnes qui ferment les yeux devant les signes de la terreur. Elle rejoint un groupe d’étudiants résistants nommé « Rose blanche », qui dévoile au grand jour le vrai visage de la dictature. Le procès mené par les nazis est court : quatre jours à peine après son arrestation, Sophie Scholl est exécutée. Le film décrit le parcours de cette sympathisante du début devenue icône de la résistance dans le Troisième Reich.