ÉPISODE 1
Émission du 29/08/2021 à 12:03
Emprisonnés et torturés au Tchad sous le régime de Hissein Habré, des hommes et femmes témoignent de l'enfer qu'ils ont traversé et de leur combat pour la justice. Un poignant réquisitoire du cinéaste Mahamat-Saleh Haroun. En 2013, l’arrestation au Sénégal de l’ex-dictateur Hissein Habré marque la fin d’un long combat pour ses victimes après quinze ans de bataille judiciaire. De 1982 à 1990, avec le soutien des États-Unis et de la France, le despote a fait régner la terreur au Tchad, par l'intermédiaire de sa police politique, la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS). On estime le nombre des morts imputables à son régime à 40 000. Pendant huit ans, les Tchadiens ont vécu au rythme des arrestations arbitraires, de la torture, des viols… Installé en France après s'être exilé à l'âge de 17 ans, le cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun (Un homme qui crie, Daratt, Grigris…) a souhaité donner la parole à ceux qui ont survécu à ces horreurs et qui n'ont jamais eu l'occasion de s'exprimer. Emprisonné lui-même durant quatre ans, Clément Abaïfouta, président de l’Association des victimes du régime d’Hissein Habré, "a vu le pire". Tel un alter ego du réalisateur, il sert de fil conducteur au récit, dialoguant avec les victimes et organisant parfois, avec leur accord, des confrontations entre eux et leurs anciens bourreaux. Crimes contre l'humanité Courageux, poignants et d'une violence à la limite du soutenable, les témoignages des survivants des années Habré racontent les conditions de détention épouvantables, les hommes entassés dans des cellules au milieu des cadavres, les mutilations causées par la torture, la difficulté à vivre mais leur vibrant désir de justice. Le cinéaste Mahamat-Saleh Haroun les filme avec force et délicatesse, le visage face caméra pour interpeller le téléspectateur, mais aussi en plan large, dans le calme de leur havre quotidien, à travers des images d'une grande beauté. Ce document exceptionnel mesure avec obstination les dégâts causés par ce régime inhumain, leurs répercussions sur les générations futures mais aussi le rôle historique des victimes, qui ont fini par obtenir justice. Le 30 mai 2016, Hissein Habré a été condamné à la prison à vie pour crimes contre l'humanité par les Chambres africaines extraordinaires (CAE).
1 h 18 min · 25 janv. 2017
Tout public