Soupçons

Dans la nuit du 9 décembre 2001, à Durham, petite ville de Caroline du Nord, Michael Peterson appelle les services d'urgence. Le célèbre romancier, âgé de 59 ans, signale, affolé, que son épouse est tombée dans l'escalier. Lorsque la police arrive, Kathleen Peterson est morte. La quantité de sang répandue, comme les blessures présentes sur le corps, laissent les policiers sceptiques. Ils concluent au crime et le mari est leur seul suspect.

Michael et Kathleen Peterson formaient un couple envié par leurs proches, unanimes pour décrire cette union comme exemplaire. Mais cette exemplarité cache un jeu de relations amoureuses complexes, puisque Michael Peterson était aussi sexuellement attiré par des hommes. Il entretenait des relations homosexuelles occasionnelles.

Dans les semaines qui suivent la mort de Kathleen, l’accusation fait une découverte qui ne fait que renforcer ses convictions : en 1985, Elizabeth Ratlif, une proche amie de l’accusé a elle aussi été retrouvée morte au bas d’un escalier et Michael Peterson était supposé être la dernière personne à l’avoir vue vivante. Pour la police de Durham, « il n’y a pas de coïncidences en criminologie » et thèse plus que jamais d’actualité, «Michael Peterson est – peut-être – « un tueur en série de l’escalier ». On décide d’exhumer le corps d’Elizabeth et de procéder à une autopsie.

Coup dur pour la défense : la nouvelle autopsie d'Elizabeth Ratliff conclut à une attaque meurtrière. Michael Peterson crie au complot d'autant qu'il a adopté les deux filles d'Elizabeth Ratliff, Margaret et Martha, qui étaient orphelines. Il est désormais accusé d'avoir tué leur mère biologique et celle qui les a élevées. Sentant que cela peut être déterminant pour le jury, David Rudolf veut faire exclure l'affaire allemande du procès.

L'accusation fait défiler ses témoins en insistant sur trois points : la quantité de sang retrouvée sur les lieux, les blessures observées sur la tête de Kathleen et l'utilisation d'un pique-feu comme arme du crime.

Jim Hardin, le procureur, veut dresser le portrait d'un Michael Peterson à la sexualité déviante. Il fait venir à la barre Brent Wolgamott, un jeune prostitué avec qui Michael Peterson a eu des échanges explicites par courrier électronique. Le témoignage de Brent Wolgamott paraît futile puisqu'il n'a jamais rencontré Michael Peterson, mais son effet auprès des jurés peut être dévastateur. Tout comme l'affaire allemande.