On a du mal à s’en souvenir en 2021 : il y a plus de quarante ans, l’Iran et Israël, tous deux alliés des États-Unis, étaient des pays amis. Chacun comptait sur l'autre pour contrecarrer le nationalisme arabe qui gagnait en influence au Moyen-Orient, tandis qu’une ample collaboration économique et sécuritaire renforçait leur partenariat stratégique. Tout bascule à Téhéran avec la révolte populaire puis l’avènement de la République islamique chiite en 1979, qui destituent le Chah et sa dictature pro-occidentale.
En 1991, après la première guerre du Golfe, les Américains dominent le Moyen-Orient. George H. W. Bush veut bâtir un monde unipolaire, moins menaçant pour les intérêts américains. La résolution du conflit entre Israël et ses voisins arabes s’avère un passage obligé pour ses ambitions. En octobre, il organise avec le concours de l'URSS la conférence de Madrid, réunissant Israël et les pays arabes, dont la Syrie, la Jordanie, le Liban et les Palestiniens. Un absent de marque : l’Iran, non invité, dont chacun veut neutraliser l'influence croissante.
Vincent de Cointet
Réalisation