Les chemins de l'histoire

C'est d'abord l'histoire d'une colonie rebelle ! Une Calédonie sécessionniste qui veut, en 1940, continuer la guerre aux côtés du Général de Gaulle. Après son ralliement à la France Libre, en septembre 1941, l'archipel a besoin des Alliés pour se défendre. Après un premier contingent australien, ce sont plus de 17000 américains qui vont surprendre les Nouméens en débarquant un beau matin du 12 mars 1942 ! La Calédonie devient alors la base arrière de la reconquête du Pacifique face à l'avancée japonaise.

En mai 1942, avec la bataille de la mer de Corail, la flotte américaine a réussi à stopper l'avance japonaise vers le Pacifique Sud ! La Calédonie base arrière des troupes US va alors vivre au rythme des combats titanesques entre Japonais et Américains. Après les victoires de Midway et de Guadalcanal, le danger s'éloigne définitivement de l'archipel français. La Calédonie s'est transformée en hôpital géant et en base de loisirs. Les 200 000 Américains stationnés en permanence sur le Caillou vont aussi importer le gigantisme et le dynamisme de leur mode de vie. Du coup les Calédoniens vont vivre une grisante guerre faite de travail, d'argent facile et de nouveaux loisirs.

Aux lendemains de la première guerre mondiale, quatre systèmes éducatifs cohabitent en Calédonie : l’école catholique, l’école publique, l’enseignement protestant et… l’école de l’administration pénitentiaire qui va bientôt disparaître ! Le combat pour l’enseignement est une réalité car les deux tiers des petits Calédoniens ne sont pas scolarisés. Premiers bacheliers, premiers diplômés de l’enseignement technique…l’école se structure dans les années trente et va se développer considérablement après la seconde guerre mondiale. Ce deuxième volet des Chemins de l’Histoire abordera aussi les transferts de l’enseignement entre l’Etat et la Calédonie. Une saga éducative à retrouver ce jeudi 29 septembre à 20h avec l’historienne Christiane TERRIER et sur des images inédites que nous proposent Antoine LE TENNEUR et Joakim ARLAUD.

LES RACINES DE LA TERRE. Comme dans toute histoire coloniale, la question de la terre est au centre de bien des conflits et malentendus en Nouvelle Calédonie. Il faut donc remonter aux origines de l’occupation de la grande terre par des navigateurs austronésiens pour mieux comprendre la relation charnelle, quasi mystique qu’entretiennent les premiers occupants Kanak avec la terre. Le point de départ d’une réflexion qui, dans ce numéro des « Chemins de l’Histoire », va nous éclairer sur les conséquences des spoliations foncières et déplacements de clans imposés par la colonisation. « Les racines de la terre » un premier épisode de « Les Chemins de l’Histoire » préparé par Antoine LE TENNEUR et Joakim ARLAUD.

C’est une cicatrice mal refermée dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie ! Un épisode d’une cruauté rare qui plonge ses racines dans les spoliations foncières et un colonialisme brutal. La révolte kanak de 1878, ses massacres sanguinaires et sa répression implacable : une mémoire lourde pour tout un Pays !

Hienghène au Nord-Est de la grande terre calédonienne, cette commune n’est pas seulement une pittoresque étape touristique du tour de Calédonie. Son histoire coloniale s’est achevée en 1984 dans la violence la plus extrême au terme de plus de 130 ans d’une cohabitation parfois houleuse entre Kanak, Européens et Javanais.