Les graffeurs ont le vent en poupe

Une petite fille qui pleure sur fond Bleu Blanc Rouge. Le graffeur bisontin Nacle a choisi de créer une œuvre sur les toits de l’ancienne usine Rodhiaceta de Besançon, la friche industrielle la plus connue de la région. C’est son terrain de jeu depuis des années et tout le monde y reconnaît sa patte. Il évoque dans l’épisode qui lui est consacré le sens qu’il donne à son art et le choix de l’œuvre imaginée pour nous. images de drone : StudioM

Un touche à tout venu au graff à l'adolescence, par jeu, par rage, par besoin d'adrénaline ! Aujourd'hui ses lettres, ses messages positifs, ses couleurs vives, tout est pensé, fait pour toucher au plus profond. Depuis son silo en Suisse, Writink envoie des messages d'amour.

C’est la première fois qu’il se montre et qu’il répond à visage découvert. Rnst est connu pour ses pochoirs collés dans toute la France et ses lithographies produites par son atelier « Inencadrables » installé à Dijon. Ancien graphiste, porté par sa colère et son envie de dire son engagement, il continue de laisser des traces dans les villes qu’il fréquente. Dans son atelier, il travaille sur tous les supports à partir de pochoirs préparés sur ordinateur.

Elles ne sont pas si nombreuses les filles à se distinguer dans ce milieu. Pink est installée à Vesoul. Tous les genres du graff l’intéressent. Tous les supports aussi. Pour nous, elle peint une œuvre inspirée du billet de cent francs, détournée pour délivrer un message anti-capitaliste, mixée avec un pochoir réalisé à la bombe. Sortir des cadres, des règles. Depuis sa jeunesse, l’univers Punk-Rock-Hip-hop est le sien, la rue son territoire d’expression.

Le street art l’a sauvé. Longtemps SDF, en marge de la société, Ted Nomad vit aujourd’hui de son art, installé pour la première fois dans une maison près de Cluny. Ses pochoirs sont à usage unique, découpés au cutter dans du papier, comme de la dentelle. Il veut dessiner l’humanité entière. Son incroyable destin est aussi sa force et chaque jour, il savoure le bonheur que lui procure cet art né de sa rage d’ado.

Le graffiti est né illégalement, dans la rue, aux Etats-Unis avant de déferler en France dans les années 80. C’est en mode « vandale » qu’il a conquis ses lettres de noblesse. LVK est le nom de son Crew (son groupe), lui n’apparait jamais à visage découvert. Il est cagoulé dans la série. Sa spécialité : les murs inaccessibles, les trains, les parois qu’on graffe en rappel. Au cœur d’une friche industrielle bisontine, il imprime sa trace, ces trois lettres qu’il a laissées aussi à Marseille, Barcelone, Paris ou Lyon…